En 1985, pour mon anniversaire, des amis m’offrirent « Le Seigneur des Anneaux », édition France Loisirs en trois tomes. (Grâce leur soit rendue !)
Nous vivions alors temporairement dans une maison en pleine nature, sans électricité, et c’est à la lumière des lampes à pétrole, à la chaleur d’une Chauffette Godin, que par un froid mois de novembre, je tombai sous l’emprise de l’Anneau Unique, et ma vie ne fut plus jamais la même…
Ma passion pour J.R.R. Tolkien et son œuvre guide et illumine ma vie, les articles regroupés ici sont là pour vous la faire partager.
Dès 2001, la Tolkien Society programme un événement extraordinaire en 2005, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l’édition complète du Seigneur des Anneaux (les deux premiers tomes avaient été publiés en 1954). Le rassemblement aura lieu à l’Université d’Aston, à Birmingham, et réunira une pléiade de prestigieux invités.
Je décide d’y participer, et je m’inscris pour recevoir les informations. L’organisation est exemplaire, sur une programmation aussi longue ! Chaque année, nous recevons un livret nous tenant au courant de la progression des animations, des conditions d’hébergement… Le livret (Progress Report) est de plus en plus gros, bien sûr, et je publie ci-dessous le scan de l’exemplaire final, le numéro 5.
Tolkien 2005 « The Ring Goes Ever On » Progress Report 5
Après l’inscription définitive, nous recevrons un Livret Programme (Programme Booklet) complet, dont je publie un scan ci-dessous.
Tolkien 2005 « The Ring Goes Ever On » Programme Booklet
En mettant à niveau mon site, en 2022, arrivée à la section « Voyages en Terre du Milieu », je constate qu’il en manque un, un seul, celui-ci, mon séjour à Birmingham pour « Tolkien 2005 ». Le plus important en durée et en investissement, pourtant. En effet, je n’ai jamais réalisé la page jusque là. Pour de multiples raisons. D’abord, il y avait beaucoup d’éléments à traiter. Ensuite, très peu de temps après mon retour, je suis entrée dans une dépression profonde, qui a duré un an, et dont je suis sortie sur de nouveaux projets professionnels très prenants. Et enfin, ce séjour, auquel j’avais tant rêvé pendant 4 ans, a été émaillé de mauvaises expériences, sans doute amplifiées par le fait que la dépression était au coin de mon âme. Et aujourd’hui (octobre 2022), en réalisant les scans, la récupération des photos, etc… ces péripéties me reviennent… je les mets à part, ce n’est pas vraiment le sujet de la page !
Après mon atterrissage à Gatwick, et la location d’une voiture, ce séjour en Angleterre (du 9 au 16 août 2005) va commencer par un « Circuit Barnaby ». Je suis en effet fan de la série « Midsomer Murders » (Inspecteur Barnaby) et je souhaite visiter les magnifiques lieux de tournage du Buckinghamshire. Ce sera le sujet d’un autre article.
Ce circuit m’amène à Stony Stratford, au nord de Milton Keynes, où je vais visiter la nouvelle boutique Daeron’s Books, qui a déménagé depuis mon précédent séjour en 2003.
Cette boutique, qui n’existe plus aujourd’hui, était emplie de trésors pour les amateurs comme moi, (livres, jeux, objets…) et j’avais eu en 2003 un très bon contact avec Angie, la propriétaire. Nous avions ensuite échangé quelques mails. Elle me reconnait, j’en suis ravie ! Elle m’explique qu’elle va participer également à Tolkien 2005, où elle tiendra un stand, et qu’elle aura très peu de temps pour installer son étal là-bas, car elle veut fermer sa boutique ici le moins possible. Je lui propose alors mon aide, car je n’ai rien de prévu le jour de mon arrivée à Birmingham, à part de poser mon sac dans ma chambre, et elle accepte visiblement avec plaisir. Nous nous donnons donc rendez-vous là-bas le jour de l’ouverture en début d’après-midi. Je poursuis mon circuit « non Tolkien » ravie de cette rencontre, et de me sentir utile.
Birmingham, 11 août, Université d’Aston, me voici arrivée et installée,
et enregistrée !
Birmingham Tour
Une des options proposées pendant le séjour (le vendredi 12 août) était un circuit en car sur les lieux fréquentés par Tolkien autour de Birmingham. Je me suis bien sûr inscrite ! J’ai pu ainsi visiter le Moulin de Sarehole, voir Gracewell Cottage, où Mabel et ses deux fils habitèrent de 1896 à 1900, et de nombreux sites, forêts, cours d’eau, que Tolkien découvrit enfant, et qui sont clairement ses sources d’inspiration. Le guide du circuit est ci-dessous : Tolkien’s Birmingham and Worcestershire.
Ci-dessous un guide du Parc Naturel de… La Comté !
Et ici, un dépliant expliquant que les deux tours sises dans le quartier de Edgebaston, à Birmingham, ont certainement inspiré Tolkien pour « Les Deux Tours »…
Conférences, rencontres…
Le programme se déroulant à Aston était intense ! Conférences, expos, séances de dédicaces, rencontres, il fallait choisir… Deux rencontres importantes :
Tom Shippey, oui, la photo est nulle !
Priscilla Tolkien, qui nous a hélas quittés en février 2022.
Expo des photos de JRRT par Pamela Chandler
Chaque jour, des notes sont affichées et distribuées pour rappeler les événements, ou donner des infos.
Lecture
Une belle soirée : les participants volontaires sont invités à lire le poème de l’Anneau dans leur langue, ainsi qu’un passage de leur choix en plus, s’ils le souhaitent. Je suis volontaire pour le français (je suis la seule, française, à priori sur le séminaire, mais pas la seule francophone, car je découvrirai deux charmantes dames belges, hélas le dernier jour !) J’ai choisi la scène ou Gandalf lutte contre le Balrog dans la Moria.
Toutes les langues dans lesquelles a été lu le poème de l’anneau, plus un extrait pour les croix.Mon choix de lectureLe poème de l’anneau
Costume Extravaganza
Au programme, soirée déguisée ! L’occasion de rencontrer Tom Bombadil, des Elfes… en une dame Hobbit, oui, je m’étais collé des poils sur les pieds ! En plus de mes photos, vous trouverez en dessous le catalogue envoyé par la Tolkien Society quelques temps plus tard, j’ai l’honneur d’y figurer, avec une petite correction de couleur…
Souvenirs divers…
La traditionnelle photo des trophées ramenés d’expédition…
Un gros plan sur les petites bricoles, badge, porte-clés, pin’s, broche, et pin’s de la Tolkien Society.
Une feuille fournie par les organisateurs pour les autographes… dont je me suis rappelée après être rentrée à la maison. Elle est donc bien nette, mais ce n’est pas grave, j’ai récolté les autographes ailleurs…
Un dessin de Tim Kirk, moi, il me rend plutôt morose…
Un appel aux dons pour participer à la réalisation d’une statue hommage à Tolkien dans le quartier de Moseley, à Birmingham.
Et voici le résultat, érigé en 2007. Un Ent EN METAL… n’est-ce pas une drôle d’idée ? Le projet a donné lieu à des débats houleux, ça peut se comprendre… Je suis assez contente de ne pas avoir participé, finalement ! Encore plus étonnant, l’artiste est Tim Tolkien, petit-fils de Hilary, le frère de JRR, donc son petit-neveu.
Une proposition de précommande pour le livre « Lembas for the Soul », dans lequel des fans de Tolkien parlent de leur passion…
Le livre existe bien, le voici, disponible entre autres sur Amazon, mais là aussi, j’ai résisté à l’appel des sirènes…
Reçu en octobre 2005, avec beaucoup de chance, car l’expéditeur a indiqué « Guyane Française » dans mon adresse, un CD avec 4 pistes échantillons de commentaires de visites guidées dans l’univers de Tolkien…
Il aurait fallu rester quelques jours de plus pour participer à cet autre événement extraordinaire…
Porter à l’écran l’univers de JRR Tolkien n’est pas un mince exploit. Certains ont parfaitement réussi, d’autres moins…
Dès les années 70, des tentatives pour porter à l’écran l’œuvre de JRR Tolkien se sont succédées. Avec plus ou moins de succès…
Cette page en fait le résumé.
Elle a été conçue à la sortie du premier film de Peter Jackson en 2001, et actualisée ensuite, et les informations de sortie des DVD, par exemple, n’ont plus beaucoup de sens aujourd’hui, 20 ans après.
Mais je n’ai pas souhaité retirer ces informations, reflets de l’enthousiasme ressenti à l’époque…
Sur cette page, les photos sont petites, même en pop-up, car à l’époque de sa création, il était encore important de réduire le poids des photos au maximum pour que l’affichage ne soit pas trop lent. Je n’ai plus les fichiers originaux. Certaines photos sont des captures d’écran faites sur la lecture du DVD, d’où leur mauvaise qualité.
Le Seigneur des Anneaux de Ralph Bakshi, 1978, K7 VHS, DVD, CD de la BO
Et oui, en 1978, déjà, nous pouvions voir « Le Seigneur des Anneaux » au cinéma, réalisé par Ralph Bakshi. Le film est tourné avec des acteurs réels, puis les images sont retraitées (technique du rotoscope) pour donner l’impression d’un film d’animation, du coup très réaliste. La suite du film ne sera jamais financée, et cette première partie s’arrête au milieu du deuxième livre, « Les Deux Tours », bien que le film ait reçu un accueil plutôt favorable, et se soit avéré rentable. Certaines scènes ont sans contestation possible inspiré les films à venir, certainement car c’était le meilleur choix !
The Hobbit
The Return of the King
Les dessins animés de Rankin et Bass, 1977 et 1980 (K7 VHS)
Plus rares, deux autres dessins animés « Warner Bros Classic Tales », produits par Rankin et Bass : « The Hobbit » (1977), et « The Return of the King » (1980) complètent celui de Ralph Bakshi (avant et après), mais n’ont rien à voir en qualité, les images de couverture en disent assez long sur leur vision… Je les ai en VHS, mais ils sont à présent disponibles en DVD. Si vous souhaitez vraiment faire le tour complet du sujet…
Et enfin… vint Peter Jackson !
Peter Jackson est né le 31 octobre 1961 (Halloween…) à Wellington, Nouvelle Zélande. Dès l’âge de 8 ans, il tourne des films en super 8, réalisant des trucages, et faisant jouer ses copains. Ses films préférés sont le « King Kong » de 1933, et les films fantastiques de Ray Harryhausen. A 17 ans, il quitte l’école, et se présente aux studios de Wellington, qui le refusent. (Il les a rachetés par la suite, et en est devenu le patron…) Il commence alors à tourner des longs métrages gore, avec l’aide d’amis ou de parents, qui participent ou supportent patiemment…
Peter Jackson réalise ou produit des films très différents les uns des autres, (faits divers : « Créatures Célestes », surnaturel : « Lovely Bones », aventure : la reprise de « King-Kong », dessin animé : « Tintin et le Secret de la Licorne »)… mais il consacre surtout la plus grande partie de sa carrière aux tournages des deux magnifiques trilogies imageant les livres de Tolkien : « Le Seigneur des Anneaux » et « Le Hobbit ».
Peter Jackson chez Bilbo
FILMOGRAPHIE en tant que réalisateur
Bad Taste 1987 Les Feebles 1989 Braindead 1992 Créatures Célestes 1994 Forgotten Silver 1995 Fantômes contre Fantômes 1996 King Kong (arrêté après 6 mois de travail par abandon de Universal) La Communauté de l’Anneau 2001 Les Deux Tours 2002 Le Retour du Roi 2003 King Kong 2005 Lovely Bones 2009 Le Hobbit : Un voyage inattendu 2012 Le Hobbit : La Désolation de Smaug 2013 Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées 2014 Pour les soldats tombés 2018 The Beatles : Get Back 2021
Fran Walsh
Sa compagne, la très discrète et mystérieuse Fran Walsh, est aussi sa collaboratrice sur tous les tournages.
Comme Hitchcock, Peter Jackson est un adepte du caméo : il apparait dans ses films, ainsi que ses enfants, et même ses petits chiens carlins dans « le Hobbit : la Désolation de Smaug » !
Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’AnneauLe Seigneur des Anneaux : Les Deux ToursLe Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi
19 décembre 2001 : le Seigneur des Anneaux – La Communauté de l’anneau
J’ai lu « Le Seigneur des Anneaux » pour la première fois en 1985, et j’ai dû le relire 7 ou 8 fois, plus pour le 1er tome, que j’ai parfois relu seul. J’ai donc eu le temps de forger mon imaginaire sur cette histoire. Entre temps, j’ai lu beaucoup d’autres livres, de Tolkien, ou d’autres auteurs d’Heroic Fantasy, j’ai vu le dessin animé du « Seigneur des Anneaux », d’autres films d’Heroic Fantasy de niveaux divers (les Conan, Kalidor, Legend, Krull, Willow, Le XIIIème guerrier, Donjon et Dragons…), et lorsque j’ai appris que l’on préparait un film sur le Seigneur des Anneaux, j’ai ressenti à la fois de l’excitation et de l’inquiétude.
Et vint le 19 décembre 2001… et resta l’excitation, et disparut l’inquiétude… Le film est pour moi une réussite totale.
Il subit cependant deux types de critiques :
– d’abord celle du public non amateur de Tolkien, qui est allé voir le film par hasard ou par curiosité, et qui n’a pas aimé. Un film ne peut pas plaire à tout le monde.
– ensuite celles de certains lecteurs de Tolkien, qui ont passé 3H15 à scruter l’écran en cherchant les écarts que le réalisateur impie avait réalisés par rapport à l’œuvre originale. Nous les plaignons infiniment d’être passés à côté d’un grand moment de bonheur, peut être devraient-ils y retourner en laissant leur culture dans leur bibliothèque ?
Une des principales critiques qui a été faite, est que des épisodes « essentiels » du livre ne sont pas présents dans le film. (Les Hauts des Galgals, Tom Bombadil).
C’est oublier que le film n’est pas destiné qu’aux lecteurs de Tolkien, ce qui certainement n’assurerait pas assez d’entrées pour couvrir le budget de réalisation… Que par ailleurs, la reprise totale de l’écrit correspondrait à un film durant deux fois plus longtemps. (il dure déjà plus de 3 heures). Enfin, que peut représenter le personnage de Tom Bombadil pour un spectateur qui ne connait rien de l’univers Tolkienien ?
Non, décidément, Peter Jackson a fait les bons choix. On remarquera que le découpage, et les omissions, sont identiques à ceux du dessin animé réalisé par Ralph Bakshi en 1978. Or, Jackson n’a pas besoin de copier ce que d’autres ont fait avant lui, c’est tout simplement que c’est la seule solution possible.
Autre critique : la présence et les facéties de Pippin et Merry pendant la fête d’anniversaire de Bilbo, au début : oui, Tolkien n’a pas écrit cela, mais il a consacré des passages à décrire ces personnages et leur caractère, fallait-il les lire aux spectateurs ? En quelques images, les personnages sont situés.
Et enfin, outrage suprême, le rôle enrichi d’Arwen, qui sauve Frodon des Nazgûl au gué de Fondcombe !
Tolkien écrit que l’Elfe Glorfindel (qui est un personnage fort important dans l’ensemble de son œuvre, mais qui n’apporte rien à la suite du Seigneur des Anneaux, donc au spectateur ne connaissant pas l’œuvre) donne son cheval à Frodon, qui franchira le gué seul sur son dos. Il sera ensuite sauvé des cavaliers noirs par Glorfindel et Aragorn, qui les empêchent de revenir en arrière par le feu, et les poussent ainsi dans la rivière, où ils sont emportés par une crue provoquée par Elrond et Gandalf.
Ces actions d’éclat sont donc attribuées à Arwen dans le film. Et pourquoi pas ? Voilà de quoi satisfaire le public féminin (ce qui n’était pas le souci de Tolkien lorsqu’il écrit son œuvre), et d’ailleurs l’ensemble du public, car cette action est tout à fait cohérente dans le déroulement de l’histoire, et l’actrice est magnifique. Sans doute peut-on y voir la « patte » de Fran Walsh, ou de Philippa Boyens, coscénaristes du film.
De plus, cela situe l’importance du personnage d’Arwen, sur laquelle j’ai pu lire dans certains forums « que son seul exploit est d’épouser Aragorn », oui, certes, et de renoncer ainsi à l’immortalité… Qui dit mieux ?
Les DVD, CD et livres :
Sortie le 8 août 2002 de la version cinéma (2 DVD), (également en VHS),
DVD
Coffret DVD version cinéma
VHS
Et sortie le 12 novembre 2002 d’un super DVD collector : version longue (30 minutes de plus que la version cinéma) soit 4 DVD, 2 pour le film, et 2 pour les bonus, dont un fabuleux making-off de 7 heures ! De plus, le film peut être visualisé avec 4 commentaires différents !
Présentation dans un coffret-grimoire : (Il y a aussi un coffret collector de 2 VHS) ou en coffret collector, avec une carte de la Terre du Milieu, des cartes postales, et une reproduction exclusive des 2 statues de l’Argonath, par Sideshow-Weta,
Coffret DVD grimoire
Coffret VHS
Coffret Collector
Les statues de l’Argonath incluses dans le coffret collector de la version longue
Et bien sur la Bande Originale, composée par Howard Shore, en CD à l’époque, en téléchargement MP3 maintenant.
CD BO de « La Communauté de l’anneau »
Livres sur le film :
Les livres sur le film « La Communauté de l’Anneau »
« Le Seigneur des Anneaux, la Communauté de l’Anneau » le Livre du Film par Jude Fisher présente les personnages (pas les acteurs), et les lieux principaux de l’action. « le Seigneur des Anneaux », le Guide Officiel du film, par Brian Sibley présente les acteurs, le réalisateur, les truquages, le maquillage, les décors.. » Les deux chez « Le Pré Aux Clercs », les deux contenant des photos superbes.
18 décembre 2002 : le Seigneur des Anneaux – Les Deux Tours
La sortie du DVD version longue du premier volet en novembre 2002 nous a permis de retrouver la Terre du Milieu, et l’aventure se poursuit au cinéma avec « Les Deux Tours ».
L’exploit n’est pas mince, car ce film doit convenir aussi à des spectateurs qui n’auront peut être pas vu le 1er, et ne verront peut être pas le 3ème…
Il faut rappeler que « Le Seigneur des Anneaux » n’est pas une trilogie, dont les 3 parties peuvent être lues séparément. La séparation en trois tomes est un arrangement entre l’auteur et son éditeur, pour des impératifs d’impression. Cette répartition est reprise pour le film, mais le challenge est difficile.
Si on peut prendre plaisir à regarder « l’Empire Contre Attaque » (Guerre des Etoiles 2ème épisode de la 1ère trilogie – c’est compliqué) sans avoir vu les autres films, c’est parce que l’histoire a été écrite pour cela. De même pour Indiana Jones, Allien…
Ce n’est pas le cas du Seigneur des Anneaux, et la partie intermédiaire n’est pas spécialement la plus facile à aborder.
Le premier film présentait le côté féérique de la Terre du Milieu : paysages grandioses (Caradhras, l’Argonath), terrifiants (la Moria, Orthanc) ou bucoliques, (la Comté, Fondcombe, la Lothlorien). Des êtres fabuleux : les elfes, les nains, les hobbits, les magiciens, ou maléfiques : les orques et uruk-hai.
Le deuxième film, beaucoup plus noir, nous plonge dans le monde des hommes : les paysages, toujours aussi beaux, sont plus sinistres. Une steppe sauvage pour le Rohan qui va accueillir Aragorn, Legolas, Gimli, et Gandalf le Gris revenu des ombres en Gandalf le Blanc. Une oppressante forêt de Fangorn, peuplée des redoutables Ents pour Pippin et Merry. Et pour Frodon et Sam, de dures montagnes escarpées, ou d’effroyables marécages peuplés de cadavres… Le château du roi Théoden n’a rien de féérique, c’est un palais viking, très orné, mais rude, dans lequel Saroumane a amené le mal.
La vie est dure sur ces terres, les villages sont mis à sac par les armées de Saroumane et de Sauron, la guerre est imminente. Les héros devront traverser de terribles épreuves et montrer un courage surhumain (surelfique ? surnaniste ?) pour emporter la bataille finale (pour le film, mais intermédiaire pour l’ensemble de l’histoire).
Les combats ne sont plus des duels de magiciens, mais de véritables luttes à l’épée. Le réalisateur nous montre (sans effet inutile) des massacres de villageois, un bucher funéraire après l’extermination d’une troupe d’orcs par les Cavaliers de Rohan, le roi Théoden effondré sur la tombe de son fils, des femmes et des enfants terrorisés pendant la bataille du gouffre de Helm.
Cette bataille est le morceau de bravoure du film. La réalisation est au dessus de tout reproche, et on reste tenu en haleine tout du long. Les effets spéciaux se succèdent à un rythme infernal : foules innombrables chargeant contre le fort, armées rangées sur les créneaux, charges de cavaliers venus en renfort à l’aube.
Alors que tout semble perdu, Gandalf et Eomer arrivent en renfort à l’aube…
Peter Jackson nous montre une érudition d’historien : techniques de combat médiévales, esprit de la chevalerie (certaines scènes sont très émouvantes : arrivée de l’armée elfe en renfort, préparation du roi au dernier combat, sortie héroïque des assiégés, charge des cavaliers d’Eomer). Il a été conseillé dans ce domaine par John Howe, grand spécialiste du moyen-âge.
Théoden, poussé par Aragorn, tente une dernière sortie, glorieuse mais désespérée…
Mais il ajoute dans tout ce noir ses notes d’humour habituelles : il se met en scène parmi les assiégés, jetant des projectiles sur l’ennemi, il fait descendre à Legolas un escalier en surfant sur un bouclier (voir captures ci-dessous), et pousse Gimli à demander à Aragorn de le lancer sur les ennemis (le lancer de nain était déjà à l’ordre du jour du premier film).
Legolas dévale un escalier en surfant sur un bouclier, tout en tirant des flèches…
Et n’oublions pas le porteur de l’anneau, qui poursuit son périple vers le mont du destin. L’anneau prend peu à peu possession de lui, et sa relation avec Sam devient chaotique. Ils sont dorénavant accompagnés par Sméagol / Gollum, un personnage complexe et schizophrène, en lutte avec lui même, taraudé également par le désir de l’anneau, « son presssssssieux »… Gollum est un personnage virtuel, moulé en motion-capture sur un acteur (Andy Serkis), dont il faut saluer la performance.
Le film a obtenu 2 oscars : – meilleurs effets spéciaux – meilleur montage sonore.
Les DVD, CD et livres :
Le DVD version cinéma est sorti le 26 août 2003, et, comme pour le premier film, une version longue (43 minutes en plus !) est sortie le 18 novembre 2003, dans un coffret collector contenant une statuette de Gollum, et un DVD spécial sur ce personnage.
Le CD audio de la Bande Originale est bien sur disponible également.
CD BO de « Les deux Tours »
Que du bonheur !
Et en plus,, un peu de lecture ;
Les livres sur le film « Les Deux Tours » et sur la trilogie
Un très beau livre, suite de celui sur La Communauté de l’Anneau, il présente les personnages et les lieux. Par Jude Fisher, Le Pré aux Clercs, avec une préface de Viggo Mortensen.
Et là, le top : tout ce que vous voulez savoir sur la réalisation des TROIS films : effets spéciaux, maquillages, costumes, accessoires, armes, décors, figurants, musique, chœur, 190 pages d’infos (qui ne font pas double emploi avec le « making-off » en bonus sur le DVD de « La Communauté de l’Anneau ») mais attention quand même : publié après la sortie de « Les Deux Tours », il ne contient pas de photos du « Retour du Roi ». Mais en lisant attentivement, on trouvera quelques infos… Par Brian Sibley, Le Pré aux Clercs, avec une préface de Sir Ian Mc Kellen.
17 décembre 2003 : le Seigneur des Anneaux – Le Retour du Roi
Ca y est, il est sorti ! Et fort heureusement, il reste dans les salles, car on n’a qu’une envie : aller le revoir, et le revoir encore…
Peter Jackson nous avait prévenu qu’il gardait le meilleur pour la fin, et il n’a pas menti.
Le cycle est achevé, et nous sommes face à un chef d’œuvre, qui va remporter 11 oscars, et plus de 30 autres récompenses ! Il est le premier film du genre « Fantasy » à recevoir l’oscar du meilleur film.
Et puis après la sortie des DVD, il nous faudra prier pour que le grand Peter, ayant enfin réalisé son King-Kong, se penche sur Bilbo…
(Le texte ci-dessus a été écrit en 2004, nous savons aujourd’hui que Peter Jackson s’est non seulement penché sur Bilbo, mais même qu’il est tombé dedans, pour notre plus grande joie !)
Le scénario continue à suivre le roman de Tolkien, et Frodon et Sam seront bien confrontés à Arachné, puis à des Orques.
Gollum, toujours présent, jouera un rôle décisif…
Aragorn et ses compagnons traverseront bien le Chemin des Morts. Aragorn lèvera l’armée des Morts, et combattra les pirates d’Umbar.
Minas Tirith
Nous verrons aussi Minas Tirith, la cité blanche, aperçue dans « La Communauté de l’Anneau » lorsque Gandalf chevauchait vers elle.
Elle sera assiégée par les troupes de l’ennemi, et nous verrons des oliphants.
Pippin se mettra sous les ordres de Denethor, intendant du Gondor, père de Boromir et de Faramir, qui mettra fin à ses jours pendant le siège.
Merry rejoindra Minas Tirith avec Eowyn déguisée en chevalier, et ils y tueront le Seigneur des Nazgûl.
Aragorn et Gandalf, accompagnés de 6000 hommes, marcheront vers la porte noire, pour créer une diversion permettant à Frodon d’achever sa mission. Pendant cette bataille, le porteur de l’anneau atteindra son but, mais devra encore lutter pour réussir sa quête. La destruction de l’anneau marquera la fin du règne de Sauron.
Aragorn sera couronné Roi, les Hobbits regagneront la Comté. Après de longues années, Frodon rejoindra les Havres Gris, où il embarquera pour les terres de l’ouest avec Gandalf, Bilbo, Elrond, Galadriel et Celeborn.
Sam Gamegie (Sean Astin) retrouve sa fille Elanor après le départ de Frodon vers les Terres de l’Ouest. L’actrice est sa propre fille, Alexandra.
Il manque quelque chose ? Ah oui, la reconquête de la Comté, mise à sac par Saroumane… Et bien, définitivement, cette partie n’existe pas… Ce qui explique que Galadriel n’ait pas offert à Sam une boîte de graines, lors de son passage dans la Lothlorien…
On pourra être déçu par ce choix, visiblement fait depuis le début, et certainement lié à des impératifs de durée. Le film durerait 4 heures (3 DVD), et Peter Jackson à du négocier sans arrêt avec New Line pour ne pas couper plus.
Mais ne nous lamentons pas sur ce qui manque, et réjouissons nous de ce qui nous est offert…
Les DVD, CD et livres :
Comme d’habitude, le DVD version cinéma sort en juin 2004, et la version longue (48 minutes en plus !) sort le 12 décembre 2004, avec dans le coffret la statuette de Minas Tirith, et un 5ème DVD sur le concert de Howard Shore à Montréal en février 2004.
Symphonie du Seigneur des Anneaux le DVD
A signaler aussi la sortie d’un DVD du National Géographic sur le tournage, mais il n’ajoute pas grand chose par rapport aux bonus des DVD films.
DVD National Geographic
La Bande Originale, somptueuse, toujours, est disponible en CD…
Le troisième livre de Jude Fisher, avec, comme d’habitude, de très belles photos.
Pour tout savoir sur les techniques de combat, la stratégie, et les armes de chacune des races de la Terre du Milieu, le livre de Chris Smith, un véritable document. Avec et en plus, un avant propos de Christopher Lee !
2001, 2002, 2003, chaque film 2 fois…
Du coup, la deuxième séance est l’année suivante, car généralement début janvier, les films sortant mi-décembre !
La première séance du premier film eut lieu à Gap, et j’en suis sortie des étoiles plein les yeux et le cœur…
12 décembre 2012 : le Hobbit – Un Voyage Inattendu
9 ans ont passé…
9 ans pendant lesquels ma vie a changé dans des proportions que je n’aurais pu imaginer : j’ai quitté mon emploi pour créer une entreprise, nous avons vendu notre maison, cette maison que nous avions construite, que nous aimions tant, et nous avons changé de région.
Lorsque sort « Le Hobbit : un voyage inattendu », en décembre 2012, la vie est compliquée, et ce film est une bouffée de fraicheur, un retour vers mon monde de rêve, que j’ai dû laisser de côté pendant 5 longues années. (Après la sortie de la trilogie du Seigneur des Anneaux, j’ai « baigné » dans l’univers de la Fantasy jusqu’à fin 2007, début de mon projet professionnel, et là, fini le rêve…)
Je suis enthousiasmée par le film, les effets spéciaux ont encore progressé depuis la trilogie SDA, et l’acteur qui interprète Bilbo me ravit. J’adore son humour et sa légèreté.
La musique de Howard Shore est comme d’habitude impeccable, (j’ai cependant une préférence pour les chansons en VO plutôt qu’en VF).
A ce moment-là, je n’ai pas relu Bilbo depuis 4 ou 5 ans, et je plonge dans le film sans réserve. Je retourne le voir une semaine après. Le plaisir sera prolongé par la sortie du DVD, et preuve du fait que je suis très occupée par ailleurs, je n’achèterai pas les habituels livres sur le tournage, et je vais même zapper la version longue… Et je ne vais pas éprouver le besoin d’aller me confronter aux avis des fans, qui vont commencer à comparer le film et le livre… Ce n’est pas le moment.
11 décembre 2013 : le Hobbit – La Désolation de Smaug
Encore une année, et fin 2013 arrive la suite tant attendue !
Ma vie personnelle est toujours assez compliquée, et je reste perplexe devant le film. Que je retourne voir au cinéma, tout de même.
J’ai du vieillir… Je suis indifférente devant beaucoup d’élèments, je suis incapable de me rappeler un seul passage musical qui m’ait accrochée…
Je trouve totalement inutile l’introduction du personnage de Tauriel, encore plus son histoire d’amour avec Kili (!!!)
Même si je trouve les deux acteurs très beaux et très touchants.
Je suis agacée par l’omniprésence de Legolas, qui ne devrait pas être là du tout… D’autant plus que Orlando Bloom a quand même pris 10 ans, lui aussi, depuis la création de son personnage, et que dans cette aventure qui se situe 78 ans avant, il parait plus vieux, plus dur, plus lourd…
Je commence à me poser des questions sur la nécessité de tant développer le personnage de Radagast, de tant dévoiler, déjà, le rôle du nécromancien…
En revanche, j’apprécie beaucoup l’ambiance de Lacville, et le personnage de Bard. Bon, tout n’est pas si mal…
Là encore, je prolonge le plaisir avec le DVD, dès sa sortie, mais ne me jette sur aucun produit dérivé, ni vers la version longue…
10 décembre 2014 : le Hobbit – La Bataille des Cinq Armées
Et passe encore une année…
Fin 2014, ma vie s’est un peu éclaircie, et c’est dans de très bonnes conditions que je vais voir le troisième volet, et dernier, hélas, malgré tout…
Quelques jours avant, je suis tombée sur Billy Boyd chantant « The last goodbye », et j’ai pleuré comme une fontaine, devant la beauté de la chanson, la beauté de son interprétation (il m’avait déjà beaucoup émue en tant que chanteur dans « Le Retour du Roi », en chantant « Steward of Gondor »), et le fait indéniable que le voyage va s’achever, quel qu’il soit…
Et je me laisse couler dans le film… Tout va bien. Peter Jackson est toujours le meilleur, à quoi bon discuter ?
Nous rentrons à la maison sous le charme, et faisons dans la foulée une cure Jackson : la Trilogie Seigneur des Anneaux en version longue, puis les deux premiers Hobbits en version cinéma, sur un week-end.
Contrairement aux 5 films précédents, je n’irai pas voir celui-là une deuxième fois au cinéma. Et j’attends avec une impatience raisonnable la sortie du DVD version cinéma au printemps.
Mais je me jetterai bien sûr sur le coffret de la trilogie en version longue à la fin de l’année suivante, pour prolonger le plaisir.
Coffret Blu Ray trilogie versions longues
CD BO de « Un voyage inattendu »CD BO de « La désolation de Smaug »CD BO de « La bataille des 5 armées »Les bandes originales des 3 films, par Howard Shore
Ma réflexion à présent est que, pour moi, la Trilogie du Seigneur des Anneaux est un chef d’œuvre, qui a su satisfaire les inconditionnels de Tolkien, les fans de Fantasy, les rôlistes, bref, tous ceux qui abordent cet univers, quel que soit l’angle d’attaque.
La Trilogie du Hobbit, pour moi toujours, est fort respectable, je la reverrai régulièrement avec plaisir, mais elle rend plus hommage à Peter Jackson qu’à Tolkien. Evidemment, la matière originelle était bien différente, 1340 pages pour le Seigneur des Anneaux, récit épique, 310 pour le Hobbit, conte pour enfants, et il a fallu en tirer la même longueur de film… La problématique a été inversée entre les deux cas : réduire, réduire, réduire, pour le SDA, étirer, étirer, étirer pour le Hobbit… Donc rajouter de la matière qui n’est pas du Tolkien, en l’occurrence un personnage féminin, (Tauriel), un personnage récurrent du Seigneur des Anneaux normalement absent (Légolas, sans parler de Galadriel, Saroumane…), une histoire d’amour vouée à l’échec, d’où encore plus de pathos à la mort de Kili, des méchants effrayants (Azog, Bolg…), des gentils amusants (Radagast)… pour satisfaire un large public, ce qui semble avoir été réussi. C’est déja un bon point.
Régulièrement, je relis Le Hobbit, en anglais ou dans la nouvelle traduction de Daniel Lauzon, et je suis à nouveau sous le charme de cette histoire simple.
Je la retrouve, telle que je l’ai découverte il y a trente ans, et je marche dans la montagne avec Bilbo et les nains de la Compagnie de Thorin. En toute sérénité.
Tiens, mon homme, en voyage à Moscou, m’a rapporté deux beaux livres sur les films, en anglais. Allons, saluons le travail remarquable qui a été accompli pour la réalisation de cette trilogie. Respect !
Deux livres de Daniel Falconer : « Hobbit : the desolation of Smaug chronicles, cloaks and daggers » préface de Evangeline Lily (Tauriel) et « Smaug, unleashing the dragon » préface de Benedict Cumberbatch (Smaug)Les billets de cinéma pour la trilogie du Hobbit… Un peu moins d’enthousiasme que pour le Seigneur des Anneaux !
19 juin 2019 :Tolkien : le film
Après les films mettant en scène l’œuvre de Tolkien, nous verrons (enfin !) arriver en juin 2019 un film sur sa vie.
Un biopic réalisé par Dome Karukoski, assez bien fait à mon goût, relativement fidèle à la réalité, qui se laisse regarder avec plaisir.
Tout ce qui permet de retrouver l’univers du Maître est le bienvenu !
2 septembre 2022 : La série TV « Amazon Prime » – Les Anneaux de pouvoir
Au clap de fin du Hobbit, nous pensons tous que la belle histoire est finie, car on a du mal à imaginer quelle autre œuvre de Tolkien pourrait être portée à l’écran.
Et puis, le 13 novembre 2017 est dévoilé l’achat par Amazon des droits TV mondiaux du Seigneur des Anneaux pour 250 millions de dollars, dans le but de réaliser une série télévisée sur ce sujet. Cinq saisons au moins sont prévues. Jeff Bezos, fan des trilogies de Peter Jackson, et désireux de concurrencer HBO et son « Game of Thrones » s’est personnellement investi dans les tractations. Cette série devrait coûter un milliard de dollars à la firme américaine, ce qui en ferait alors la série la plus chère de l’histoire. Si Peter Jackson n’intervient finalement pas dans cette production, certains membres de l’équipe des deux trilogies vont y participer : John Howe, Howard Shore, Kate Hawley (costumes), Weta Workshop / Weta Digital… ainsi que d’autres « pointures » ayant fait leurs preuves sur d’autres réalisations.
La série d’Amazon va se dérouler durant le second âge de la Terre du Milieu, plusieurs millénaires avant la trilogie de Peter Jackson. L’utilisation des droits du « Seigneur des Anneaux » est fort complexe : les producteurs ne peuvent rien « copier » de tout ce qui a été « utilisé » par Peter Jackson, et n’ont pas les droits du « Silmarillion », des « Contes et Légendes Inachevés », ou du « Livre des Contes Perdus ». Il leur reste les « Appendices » du « Seigneur des Anneaux », ce qui ouvre tout de même un grand champ de possibilités !
Le teasing est de qualité, on nous propose 24 affiches différentes, intrigantes, et fort belles !
Et donc, le 2 septembre 2022, Amazon Prime nous délivre les 2 premiers épisodes de la série, qui en comportera 8, les suivants étant diffusés au rythme de un par semaine. Comme par hasard, OCS diffuse depuis le 21 août la série HBO « House of the Dragon », préquel de « Game of Thrones ». Il y a ainsi des époques bénies…
Comme avant la sortie des premiers films, je suis à la fois excitée et anxieuse en attendant le premier épisode… Au moment où j’écris, le dernier épisode est passé la semaine dernière. Je ne me sens pas encore de faire un commentaire, je vais attendre un peu, et revoir les 8 épisodes à la suite avant de le faire. Mes premières impressions, c’est qu’il s’agit d’une très bonne série de Fantasy, mais que je regrette presque qu’elle fasse référence à Tolkien. Je ne rentre pas dans le débat, sans intérêt, des acteurs de couleur, ce qui ne me gêne nullement, il y a des choses bien plus incohérentes que cela.
Robert Aramayo, Elrond dans « Les Anneaux de Pouvoir », et Hugo Weaving, Elrond dans les films de Peter Jackson.
Je déteste l’acteur qui interprète Elrond, tout en reconnaissant que passer après Hugo Weaving est une gageure… Tout autant que de succéder à Cate Blanchett, mais je me suis habituée à cette nouvelle Galadriel. Pas à ce nouvel Elrond. J’ai du mal à voir dans ce jeune Isildur l’ancêtre du merveilleux Aragorn de Viggo Mortensen… J’ai largement préféré, pour l’avoir découvert sur la même période, « House of the Dragon » qui m’a replongée en quelques secondes dans l’univers de « Game of Thrones ».
Morfydd Clark, Galadriel dans « Les Anneaux de Pouvoir », et Cate Blanchett, Galadriel dans les films de Peter Jackson
Bref, le lendemain de la fin de la série, j’ai revisionné, une chaque soir, les trois versions longues du « Seigneur des Anneaux » de Peter Jackson, et je reste sur ma position : ce sont des chefs d’œuvre, inégalés pour le moment. Je n’ai même pas eu envie de regarder à nouveau la trilogie du Hobbit, que je trouve très inférieure. Mais très bien quand même !
revue Ciné Saga 38 août septembre octobre 2022
Marketing, marketing… Il faut bien gagner un peu d’argent autour de cet événement tant attendu des fans… Alors voici une revue qui sort judicieusement avant le début de la série, pour faire patienter, sans doute… Pas de chance, je n’ai enfin le temps de la lire que APRES avoir vu la série. Conclusion : en supposant que l’on supporte assez bien les fautes de français, d’orthographe et de frappe, et les nombreuses erreurs et approximations concernant Tolkien et son univers, il reste un contenu creux et inutile. Des suppositions sur ce qui devrait se passer dans la série, extrapolations réalisées à partir des photos diffusées par la production, bref, du remplissage de colonnes, aucune info que l’on ne puisse trouver facilement ailleurs, rien à en tirer.
10 avril 2024 : Le Seigneur des Anneaux – La guerre des Rohirrim
Ce long métrage d’animation nous est promis pour le 10 avril 2024. Situé 200 ans avant « Le Hobbit », il se concentre sur le Roi Helm Hammerhand, et la forteresse de Fort Le Cor (Ferté au Cor dans la nouvelle traduction) à laquelle il donnera son surnom : le Gouffre de Helm (La Gorge de Helm dans la nouvelle traduction.) La réalisation est confiée à une personnalité de l’animation : Kenji Kamiyama, et l’équipe embarque certains contributeurs des films de Peter Jackson : Philippa Boyens, John Howe, Richard Taylor…
artwork préparatoire pour « La guerre des Rohirrim »
Source pour « La Guerre des Rohirrim »
Ce neuvième numéro de la revue « Pop-up », consacré à l’univers de Tolkien et fort bien documenté et passionnant, malgré quelques petites erreurs : Galadriel n’est pas la mère d’Arwen, mais sa grand-mère, et le lieutenant du Roi Sorcier d’Angmar n’est pas Morgoth, mais Gothmog… On leur pardonne bien volontiers.
Je publie cette page un 18 octobre (2022), qui est l’anniversaire de naissance de mon grand-père Pierre Coutras, en 1889. C’est aussi un 18 octobre (1916) que JRR Tolkien est évacué de la bataille de la Somme, terrassé par la fièvre des tranchées, ce qui lui sauve probablement la vie. Ecrire cet article a été un plaisir, j’ai adoré comparer et mélanger les vies de deux personnes qui comptent pour moi. J’y apporterai certainement des éléments supplémentaires à l’occasion.
Argument…
Pierre Coutras en 1911
Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre la vie de Pierre Coutras, mon grand-père, (18 octobre 1889 – 12 janvier 1981) et celle de mon auteur préféré : John Ronald Reuel Tolkien (3 janvier 1892 – 2 septembre 1973) dont j’ai étudié longuement la vie et l’œuvre depuis bientôt 40 ans. Il y a dans leurs vies des parcours parallèles, et aussi de grandes divergences. Voici deux hommes qui ont passé leur vie à écrire, romans, poèmes, articles, thèses, notes diverses, journaux personnels, déposant sur le papier leur imaginaire formidable – avec des résultats différents au niveau de la notoriété : certes, le Seigneur des Anneaux s’est un peu plus vendu que la Maîtresse d’Acier ! –
JRR Tolkien en 1911
La pop-culture fait partie de ma vie, et je n’hésite jamais à y faire référence. Après avoir passé les mois de mars à juillet à monter le site internet sur Pierre Coutras, je viens de passer plus d’un mois à refaire mon propre site, essentiellement consacré à JRR Tolkien. Pour ceux qui l’ignoreraient encore, cet auteur tient une place très importante dans ma vie, et ses écrits ont largement inspiré ma morale, mon éthique, et certains de mes fonctionnements.
Tout comme Pierre Coutras, par sa forte personnalité, transmise par ma mère, a influencé ce que je suis, ainsi que mon environnement, par la transmission du patrimoine.
Voici donc face à face deux piliers fondateurs.
Allons y.
Enfance
Céleste Mouren-Coutras
Pierre est né en 1889 dans la maison familiale et ne l’a jamais quittée. Il y est bientôt rejoint par une petite sœur, Valentine, tendrement aimée, qui meurt à l’âge de 12 ans, (Pierre en a 13) laissant une famille inconsolable : ses parents ont déjà perdu un fils de 5 ans avant la naissance de Pierre, son père ne s’en remettra jamais, et Pierre se retrouve seul avec sa mère Céleste en 1907, à l’âge de 18 ans.
Mabel Suffield- Tolkien
John est né à l’autre bout du monde, en Afrique du Sud en 1892, où son père a été nommé directeur d’une banque à Bloemfontein. Il a bientôt un petit frère, Hilary. En 1895, les deux enfants et leur mère, Mabel retournent en Angleterre, car le climat de l’Afrique du Sud ne leur convient pas. Le père doit rejoindre sa famille un peu plus tard, mais il meurt avant d’avoir pu le faire. Mabel, reniée par sa famille pour des divergences religieuses, élève ses enfants seule, et décède du diabète en 1904, après les avoir confiés au Père Francis Morgan. John et Hilary se retrouvent seuls. John a 12 ans.
Pierre et Valentine en 1901John et Hilary en 1905
Voila beaucoup de souffrances, pour ces jeunes vies…
Amour
Suzanne Rocheblave-Coutras en 1912
Pierre fait la connaissance de Suzanne Rocheblave (1892-1981), ils sont très amoureux, mais la mère de Pierre ne les autorisera à se marier que lorsqu’il sera avocat. Pierre est inscrit au Barreau de Marseille en 1911, et il épouse Suzanne en 1912.
Edith Bratt en 1906
John fait la connaissance en 1908 de Edith Bratt (1889-1971), orpheline logée dans le même foyer que lui. Ils sont très amoureux, mais le père Francis Morgan met un veto absolu sur cette relation, menaçant John de mettre fin à ses études. Edith est plus âgée que John, et surtout, elle est protestante. Ils cessent de se voir. Le jour de sa majorité, en 1913, John écrit à Edith pour la demander en mariage. Elle s’est entretemps fiancée à un autre, mais elle rompt, se convertit au catholicisme, et ils se fiancent en janvier 1914.
Etudes
Pierre fait des études classiques, puis du droit, il sera avocat.
John fait des études classiques, puis s’oriente vers les langues anciennes, surtout du nord de l’Europe, il sera philologue.
Guerre
JRR Tolkien en 1916
Pierre est réformé pour raisons de santé.
John est envoyé au front en France en juin 1916 (il a épousé Edith en mars). Il sert comme officier de transmissions pendant la bataille de la Somme. Atteint de la fièvre des tranchées, il est rapatrié en Angleterre en novembre, dans un état de santé qui empêchera son renvoi au front. La plupart de ses amis ne reviendront pas.
Enfants
Pierre et Suzanne donnent naissance à Yvonne en 1914, puis à Jeanne en 1926. Pierre considère que les filles n’ont pas besoin de faire d’études, et favorise plutôt l’exercice des dons artistiques. Ce qui conviendra très bien au caractère indépendant et fantasque d’Yvonne. Jeanne, elle, fera des études. Pierre n’ayant pas de fils, il fait participer Yvonne à ses activités, ce dont elle ne se plaindra jamais, rappelant plus tard le leitmotiv tant entendu : « Quel dommage que tu ne sois pas un garçon ! » Pierre, traumatisé par la perte de sa petite sœur, vouera un amour sans borne à ses filles, puis à ses petits-enfants.
Suzanne, Yvonne et Jeanne en 1926
John et Edith donnent naissance à John Francis Reuel en 1917, Michaël Hilary Reuel en 1920, Christopher John Reuel en 1924, et Priscilla Anne Reuel en 1929. John estime que les filles doivent avoir la même éducation que les garçons, et encourage Priscilla à suivre des études supérieures, comme ses frères. Il écrit pour eux, enfants, des histoires extraordinaires, qu’il leur lit le soir. Ainsi naîtra « Le Hobbit », mais aussi « Roverandom », ou « Mister Bliss », et les merveilleuses « Lettres du Père Noël », que les enfants reçoivent chaque année en provenance du Pôle Nord.
JRR Tolkien et ses quatre enfants à Oxford en 1936
Femmes
Pierre et John, de ce que nous en savons, sont des hommes d’une seule femme… Ils forment avec elles ces couples éternels, que rien ne peut séparer, pas même la mort, dans laquelle ils se rejoignent assez vite.
Ce sont deux hommes pudiques, qui, bien que prolixes sur beaucoup de sujets, y compris personnels, sont totalement « no sex » dans leurs écrits privés ou publics.
Ils ont tous les deux un lien fusionnel avec leur mère. Céleste, la mère de Pierre, décède à 88 ans, Pierre en a 55. Elle a résidé avec la famille de son fils jusqu’au bout, redoutable régente du foyer dont elle reste longtemps la véritable maîtresse. Mabel, la mère de John décède à 34 ans, John en a 12, et il la considérera comme une sainte et martyre.
Pierre et Suzanne en 1972 pour leurs noces de diamant.
Alors qu’ils vivent à la même époque, leur vision de la femme est relativement différente. Le mouvement des suffragettes, démarré en Angleterre en 1903, a modifié la condition et la vision des femmes plus vite qu’en France… Elles obtiennent le droit de vote en 1918 en Angleterre, en 1944 en France ! Il aura fallu une guerre de plus !
Bien que doté d’une mère maîtresse femme autoritaire, d’une épouse cultivée et intelligente, et d’une fille aînée garçon manqué, Pierre voit en la femme un petit être fragile, qui n’a pas besoin d’en savoir trop, (elle risquerait de faire de l’ombre à son mari, qui de ce fait deviendrait désagréable !). Sa vocation est de tenir son foyer, d’avoir une belle apparence, bref, d’être là quand on en a besoin. L’idéal féminin qu’il exprime dans ses écrits, conforme à une vision patriarcale très « XIXème siècle » n’est pas le reflet de ce qui se passe autour de lui !
John et Edith à Oxford en 1961
La vision de John est très légèrement différente. Elevé dans un contexte strictement masculin, (pas de sœur, sa mère partie très tôt…), il fréquente, comme Pierre, un milieu professionnel et des cercles masculins. Cependant, il estime que les filles doivent être aussi cultivées que les garçons, et Priscilla, comme ses frères, fera des études supérieures. Elle dit elle-même n’avoir jamais senti aucune différence entre ses frères et elle de la part de son père.
Edith, l’épouse de John, est discrète et effacée. Pianiste talentueuse, elle renonce à toute carrière pour s’occuper de son foyer, de ses 4 enfants et de son écrivain d’époux, dont elle relit parfois les textes, et réalise des copies. Si l’on parcourt distraitement l’œuvre de Tolkien, on n’y trouve guère de place pour les femmes. Si l’on est sensible au sujet, on rencontrera des inspiratrices d’amours surhumains (Luthien – Leithian), Arwen, princesse Elfe qui renoncera à l’immortalité pour vivre son amour pour l’humain Aragorn, des Reines en Númenor, Galadriel, redoutable guerrière Elfe, et accessoirement, Eowyn, princesse humaine, qui sauve le monde en tuant au combat le Roi Sorcier d’Angmar « qu’aucun homme ne peut tuer ». Et aussi des araignées femelles géantes et très méchantes. Ce n’est déjà pas si mal…
Progrès
Pierre est adepte du progrès. Il se passionne pour toutes les découvertes qui transforment la société du début du XXème siècle : électricité, téléphone, photographie, trains, avions, et surtout, bien sûr, l’automobile !
« Je suis le frère de l’automobile, ayant assisté à sa naissance, ayant grandi avec elle. » (Pierre Coutras, « La maîtresse d’acier ».)
John gardera toujours la nostalgie de la campagne des environs de Birmingham dans laquelle il vécut de belles années, enfant, avec son frère et sa mère. Il détestera toute sa vie tout ce qui est mécanique et fait du bruit, ne possèdera jamais d’automobile, ne se déplaçant qu’en bicyclette au quotidien.
« En fait je suis un hobbit, en tout sauf en taille. J’aime les jardins, les arbres, les cultures non mécanisées; je fume la pipe, j’aime la bonne nourriture simple (pas congelée) et je déteste la cuisine française; j’aime les gilets brodés, et j’ose même en porter en ces temps de grisaille. J’adore les champignons (pris dans les champs); j’ai un sens de l’humour très simple (qui lasse mes critiques les mieux disposés); je me couche tard et me lève tard (quand je peux). Je ne voyage guère. » (JRR Tolkien)
Carrière
Pierre Coutras à son cabinet le 9 novembre 1954
Pierre sera un brillant avocat, sa carrière sera fort longue (plus de 50 ans). En parallèle, il vivra ses passions, et écrira, toujours, sans arrêt, souvent la nuit. Il donnera vie à son imaginaire par l’invention de blasons, de légendes familiales, le choix de lieux de vie (l’irremplaçable maison familiale, et ses maisons de campagne) décorés à sa fantaisie.
JRR Tolkien à son bureau en 1955
John sera un brillant universitaire, professeur reconnu et honoré à Oxford pour sa carrière, pas en tant qu’auteur de Fantasy, aspect pour lequel ses pairs affecteront un grand mépris. En parallèle, il écrit, partout, dès qu’il a un moment, y compris dans les marges des devoirs de ses élèves, ou autour de ses grilles de mots croisés, donnant vie à un univers incroyablement complexe, réaliste et immersif.
Amitiés masculines
Pierre forme, dans sa jeunesse, un trio soudé (malgré quelques disputes !) avec Frédéric Douville et Jack Seksik. Comme la plupart des jeunes hommes de l’époque et de ce milieu, Pierre fréquente des cercles intellectuels, politiques, artistiques…
Le pub « The Eagle and Child » Oxford, 2003
John fonde, dès la King Edward’s school, avec quelques amis la Tea Club Barrovian Society ou T. C. B. S., une société officieuse dont les membres partagent l’habitude de prendre le thé aux Barrow’s Stores, non loin de l’école et dans la bibliothèque même de l’école, ce qui est normalement interdit par le règlement. John fera ensuite partie des fondateurs des Inklings, cercle informel d’écrivains qui se retrouvent au pub « Eagle and Child », à Oxford, pour partager et commenter leurs écrits. D’autres écrivains célèbres en font partie : C. S. Lewis (Les chroniques de Narnia), Charles Williams…
Voyages
Voila probablement le point culminant de leurs similitudes ! Pierre et John ne voyagent que dans leur tête !
Pierre ne jure que par sa ville natale, Marseille, et ne s’en éloignera jamais beaucoup. Il me semble qu’il n’est jamais sorti de France ! Même pour faire la carrière d’écrivain dont il a rêvé, il refusera de « monter à Paris ».
John est né bien loin, mais ne conserve aucun souvenir de l’Afrique du Sud, quittée à 3 ans. Il fera un voyage en Suisse, dont les montagnes l’inspireront pour le Mont Caradhras, et un passage forcé en France dans les tranchées, qui lui inspireront sans doute le Mordor, et sa détestation de la mécanique et des armes à feu. Il devra cependant se déplacer un peu en Angleterre pour sa carrière, après son enfance près de Birmingham, il résidera à Oxford, puis à Leeds, puis à nouveau à Oxford, et prendra sa retraite à Bournemouth, étant trop exposé aux incursions de ses fans à Oxford.
Littérature et imaginaire
Pierre Coutras aux multiples facettes…
Pierre rêve d’être écrivain, et il écrit beaucoup ! Ses romans, pièces de théâtre, poèmes, articles, sont fortement autobiographiques, et ont souvent pour vocation d’exprimer ses idées et sa vision de la vie, à l’exception de Scéniophrès, roman historique Egyptien, OVNI dans le paysage. Il s’exprimera aussi par la peinture, et consacrera beaucoup de temps à ses passions et à ses nombreuses collections. Il tient son journal dans des agendas très précis, et à leur lecture, on se demande comment il trouvait le temps d’exercer son métier d’avocat ! Son imaginaire est habité par un moyen-âge très XIXème, avec châteaux, chevaliers, princesses, blasons, grandes salles dotées de grandes cheminées, et il utilisera ses maisons de campagne comme terrain de jeu pour créer cet univers autour de lui. Il aime aussi beaucoup les coups d’éclat, se déguiser, et jouer des rôles jusqu’à la mystification de l’interlocuteur trop naïf…
Tous ceux qui l’ont connu, ou rencontré, quel que soit le moment de sa vie, le décrivent comme un original à la forte personnalité.
L’immuable Pr Tolkien…
John, qui a étudié les textes anciens et toutes les mythologies, ne se satisfait pas de la véritable histoire de son pays. Il décide donc de l’écrire. (Son premier jet avait été une histoire de dragon, à l’âge de 7 ans.) Il écrit beaucoup dans les tranchées, pour tromper l’ennui et la peur. Il invente des langues, complètes, avec alphabet, caractères, prononciation, règles grammaticales, et créera ensuite un monde dans lequel les utiliser. Ainsi il donne naissance à un univers complet, avec son créateur, sa géographie, son histoire sur plusieurs millénaires, ses peuples, ses langues, présentant cet ensemble comme des textes anciens retrouvés par hasard, racontant notre histoire, notre monde actuel se situant au sixième ou septième âge de la Terre du Milieu. (Le Seigneur des Anneaux se déroule au Troisième Age, et s’achève au début du Quatrième, avec le départ des Elfes et l’avènement des Hommes) Mais extérieurement, JRR Tolkien est un banal professeur d’Oxford, portant toujours le même costume, fumant la pipe, habitant avec sa famille dans des maisons ordinaires.
Tous ceux qui l’ont connu, ou rencontré, quel que soit le moment de sa vie, le décrivent comme un homme banal, effacé, discret, sans histoires…
Peinture et imaginaire
Le coucher de soleil sur la mer et le château, 1939, par Pierre Coutras
Pierre, comme dans ses écrits, exprime dans sa peinture ses idées, ses pulsions, comme ça vient, avec ce qu’il a sous la main. Il est totalement insensible aux courants artistiques, et même s’il change souvent de style, il s’agit toujours du style « Coutras ». Il illustre aussi par la peinture ses fantasmes, ou les sujets de ses romans.
Couverture originale du Hobbit par JRR Tolkien
John prétendra toujours être un piètre illustrateur, ce qu’on ne peut que désapprouver en regardant les nombreuses œuvres qu’il a réalisées pour insérer dans ses livres, ou en couvertures. Le dessin est faussement naïf, et d’autres réalisations, détachées de l’univers de la Terre du Milieu, démontrent qu’il maîtrisait assez bien le dessin ou la peinture. Son travail, contrairement à celui de Pierre, est fortement influencé par le courant art-déco, mais aussi par le mouvement Arts and Crafts, initié au milieu du XIXème siècle par William Morris, que John admire beaucoup, pour ses écrits également.
Et après ?
Première édition UK du Silmarillion
John n’a vu publier de son vivant (indépendamment de son travail universitaire) que « The Hobbit » (1937), « The Lord of the Rings » (« Le Seigneur des Anneaux ») (1954-1955) et quelques poèmes. Son œuvre majeure, à laquelle il travailla toute sa vie, « The Silmarillion » sera publiée par son fils Christopher en 1977, 4 ans après sa mort. Christopher (1924 – 2020) fut désigné par John comme son exécuteur littéraire, et renonça en 1975 à sa propre carrière universitaire pour se consacrer pleinement à cette tâche. Il a ainsi, pendant 45 ans, travaillé sur les brouillons de son père, et fait publier régulièrement des livres constituant « The History Of Middle Earth : HOME ». D’autres membres de la famille continuent encore aujourd’hui.
La Maîtresse d’Acier, édition 2022
Pierre a dit souvent :
Quand je serai mort, quelqu’un « me traînera », et je serai célèbre !
Comme chez les Tolkien, quelques membres du clan Coutras, famille ou amis, s’y emploient !
En l’an de grâce 2001 du 6ème âge de la Terre du Milieu, le magicien Peter Jackson permit aux admirateurs de Tolkien de découvrir leur univers se reflétant dans les salles de visualisation des palantiris. (aussi appelées : « cinéma »)
Dans la foulée, tous les artistes nains et elfes (quelques gobelins, aussi…) se mirent à l’ouvrage pour nous confectionner de superbes artefacts, que je vous invite à venir découvrir ici.
J’avoue avoir été à l’époque grisée par cette affluence d’objets représentant mon univers favori, qui, sortant de l’anonymat, s’imposait partout en quelques semaines ! La première version de cette page fut un véritable « pêché de jeunesse », et j’y incorporais compulsivement toutes les images d’objets que je trouvais sur internet, dans des revues… Et aussi tout ce que j’achetais, et ce n’était pas rien ! J’ai appris depuis ce qu’est le merchandising autour d’une licence, et j’ai très récemment renoncé à acheter un paquet de « hamburger kebab » surgelé contenant un magnet du Hobbit…
Cette page est révisée en septembre 2022, et j’ai décidé de retirer (à quelques rares exceptions près, et je le précise chaque fois…) tous les objets qui ne sont pas dans ma collection personnelle. En effet, il est impossible de présenter tout ce qui existe, donc, il faut se fixer une règle !
Avant les films de Peter Jackson, donc… Epoque aussi où internet n’existait pas. Il fallait donc connaitre des boutiques spécialisées, ou acheter des revues pour savoir ce qui se faisait… Peu d’objets, donc, mais de grande qualité. Il y a aussi quelques jeux anciens sur cette page.
Article paru dans « Le Figaro » en juillet 1978. Malheureusement, la qualité de l’image ne permet pas de lire l’article !
Agenda 1997, rempli de très jolies illustrations de Tolkien himself. Plein d’émotions aussi, car je l’ai utilisé cette année là, et il contient en plus beaucoup de souvenirs…
20 cartes postales illustrées du Hobbit 1997 Alan Lee, John Howe, Ted Nasmith, et d’autres illustrateurs plus rares, mais toutes les cartes sont superbes.
Calendrier 1997 illustré par John Howe, Calendrier 2000 illustré par Ted Nasmith Calendriers 2005 et 2006 illustrés par JRR Tolkien (Lord of the Rings 2005, The Hobbit 2006)
Les magnifiques carnets Moleskine « Le Hobbit » grand et petit format (2019, éditions limitées)
format 13cm X 20cm feuilles vierges
format 9cm X 14cm feuilles lignées
format 13cm X 20cm feuilles lignées
Les agendas Moleskine cachent des trésors. Déjà au verso de la bande qui entoure le carnet : ainsi, pour les 2 carnets « Hobbit », on trouve la phrase par laquelle Bilbo se présente à Smaug. Plus intéressant, sous la bande du carnet « Seigneur des Anneaux », on trouve une chronologie du périple de Frodon et Sam.
Les 2 carnets « Hobbit » présentent sur leurs premières pages les illustrations de Tolkien pour « The Hobbit », en sépia sur le papier jaune clair, c’est magnifique ! La traditionnelle poche en fin de carnet est vide. A l’inverse, les premières pages du carnet « Seigneur des Anneaux » sont vierges, les pages de garde de début et de fin présentent des croquis du Mordor, et la poche en fin de carnet contient un petit alphabet Cirth. J’adore !
Figurines à collectionner
Le soldat de plomb faisant partie des jouets les plus anciens, il est bien naturel que l’univers de Tolkien ait pris vie dans ce métal assez tôt, indépendamment des courants de la mode.
Le plus grand choix de personnages dans l’univers de Tolkien se trouve chez « Mithril », depuis 1988.
The Tudor Mint produisit 3 séries de figurines en étain au début des années 90, maintenant collectors.
En 1979, « Knickerboker » produit une série de 6 personnages et 2 chevaux en plastique inspirés du dessin animé de Ralph Bakshi.
A la fin des années 90, « Toy Vault » produit de grandes figurines (15cm environ) articulées et habillées, nommant sa gamme « Middle-Earth Toys ».
Puzzles
En 1997, « ICE » produit une série de puzzles reproduisant des oeuvres des plus grands illustrateurs de Tolkien (ici « An Unexpected Party » par Angus Mac Bride – 1000 pièces)
Tolkien Society
Et oui, pendant quelques années, je fis partie de cette honorable institution… J’en parlerai dans un autre article.
Tolkien Society carte de membre 2005Tolkien Society carte de membre 2006Tolkien Society carte de membre 2007Tolkien Society Carte de visiteSouvenirs Birmingham 2005
Tolkien Shop
Buste Bronze de JRR Tolkien, carte postale offerte par le Tolkien Shop
Divers
Tableau des trophées de retour du séminaire « The Lord of the Rings Fifty Years 1955 -2005 » à Birmingham en 2005 : Des sacs en plastique du Tolkien Shop, un calendrier Tolkien 2006, un livre sur les lieux où Tolkien a vécu, 1 Sweat-Shirt, 2 mugs, des pins, broches, porte-clés, 1 broche celtique (rien à voir avec le sujet !) et un T-Shirt. Il y en a un autre, fond blanc. Et aussi 1 boîte de dominos (que j’ai revendue), et des oreilles d’Elfes, qui appartiennent au chapitre suivant.
Objets liés aux films de Peter Jackson
Les objets produits sous licence du 1er film : « La Communauté de l’Anneau » sont généralement packagés en vert, ceux accompagnant le 2ème film : « Les Deux Tours » sont packagés en rouge. Et « Le Retour du Roi » ? La réponse est : bleu…
Avant toute chose, pour une bonne intégration en Terre du Milieu : mettez vos oreilles d’elfe…
En 2003, le site de Sideshow Weta, la société néo zélandaise qui a réalisé les monstres, les maquettes, les accessoires de la trilogie regorgeait de trésors ! Il y a moins de choix maintenant, mais de très belles choses quand même… Aujourd’hui, c’est plutôt chez Noble Collection que ça se passe pour Le Seigneur des Anneaux ! Et ici pour Le Hobbit.
Collectors
Chaque année qui suit la sortie d’un des films de la Trilogie du Seigneur des Anneaux, pendant l’été sort le DVD en version Cinéma. Et puis en fin d’année sort la version longue, dans un coffret collector, accompagnée d’une superbe création des ateliers Sideshow Weta. Avec le premier film, ce sont les deux statues des piliers de l’Argonath, à utiliser éventuellement en serre-livres. Avec le deuxième, c’est Gollum, sur un rocher, un poisson à la main. Et avec le troisième, c’est Minas Tirith. Le côté plat permet de l’utiliser comme serre-livres, et en plus, le dessus se sépare de la base pour former un coffret secret…
Coffrets Collectors DVD La Communauté de l’Anneau : statues piliers de l’Argonath Les Deux Tours : Gollum Le Retour du Roi : Minas Tirith
Un des plus beaux objets édités à l’occasion de la sortie de la trilogie est, pour moi, le duo de serre-livres « No admittance ». D’un côté Gandalf frappe à la porte de Cul-de-Sac, de l’autre Bilbo écoute derrière la porte. Je les adore, et ils encadrent mes exemplaires les plus précieux…
Serre-livres « No admittance » Sideshow Weta Derrière, une carte de Thror, que j’ai dessinée dans les années 90… Je l’ai gardée au moins 3 ans au fond de mon sac à main pour la vieillir…
Serre-livres « No Admittance » boîte
Armes
On les a vues arriver au fur et à mesure de la sortie des films, y compris avec la trilogie du Hobbit, qui présentait de nouveaux personnages. Certaines armes sont issues de l’univers de Tolkien d’autres pas, ce qui n’enlève rien à la beauté des objets et aux talents de leurs créateurs. J’aurais bien aimé les avoir toutes, mais j’ai privilégié les deux les plus « légitimes » pour moi :
Sting / Dard, l’épée de Bilbo, puis de FrodonNarsil, l’épée qui fût brisée
Bien évidemment l’épée de Bilbo, confiée ensuite à Frodon, Sting (Dard en français), dont la lame devient bleue à l’approche des ennemis. (Ca ne m’est pas encore arrivé, pas d’ennemis dans le coin !)
Et ensuite l’épée d’Aragorn, lourd héritage familial pour lui. J’ai regretté presque aussitôt de l’avoir achetée, car il s’agit de Narsil, (« l’Epée qui fût brisée » en coupant le doigt de Sauron), et non pas d’Anduril, l’épée reforgée pour Aragorn, dont la lame porte des caractères elfiques. Mais elle est magnifique, et ne passe pas inaperçue dans mon salon…
Bijoux
Pendentif « Etoile du Soir » d’Arwen, broche de Gandalf, Broche de la Lorien, Anneau Unique sur sa chaîne. Anneau de Barahir (bague d’Aragorn), Nenya (bague de Galadriel), 3 autres reproductions de l’Anneau. Au premier plan, anneau en bronze fondu par les alchimistes de la Monnaie de Paris.
Les étuis des bijoux
Collections d’images
Album « Merlin Collections » pochette et planches de stickers, et stickersPhotos offertes avec le DVD du film « La Communauté de l’Anneau »
Photomatons
Photomaton Les Deux Tours 1Photomaton Les Deux Tours 2Une manière d’être dans le film ? Un souvenir qui pâlit avec le temps…
Images 3D
Gracieusement jointes en cadeau avec les envois d’objets achetés au Tolkien Shop…
Images 3D étuiImages 3D carte Tolkien ShopImage 3D BilboImage 3D BoromirImage 3D ElrondImage 3D Oeil de Sauron
Tickets à gratter
Ticket à gratter AragornTicket à gratter FrodonTicket à gratter GandalfTicket à gratter Pippin et Merry
Timbres de Nouvelle Zélande
Edités à la sortie de chaque film…
Papeterie
Agendas et calendriers
Agenda 2003Agenda 2006 – 2007
calendrier 2002 « Les Deux Tours »
calendrier 2003 Lord of the Rings « The Two Towers »
Trousses
Trousse en plastique plate, trousse en plastique ovale, trousse « carquois », trousse métal, trousse garnie fermée et ouverte
Classeurs et chemises cartonnées
Ecriture
Un très joli set d’écriture, avec porte-plume, encre à l’effigie de Bilbo, carnet et tampon-buvard miniatures. Le deuxième porte-plume vient d’un autre set.
Stylo bille Lord of the Rings
Stylo bille « Tolkienshop »
Taille crayons Lord of the Rings recto-verso
Marque-pages
Un très beau marque-page « anneau » en métal, et un autre contenant un morceau de pellicule du film « Les Deux Tours ».Marque pages FrodonMarque pages ArwenMarque pages SDA JRR Tolkien
Porte clés
Très joli porte-clés « Cul de sac », un petit bouton permet d’ouvrir la porte, et l’on voit à l’intérieur un minuscule Gandalf…Très sympa aussi, porte-clé « Sting – Dard », qui devenait bleu en appuyant sur un petit bouton quand la pile marchait encore…Porte-clés « Hobbit » vendu attaché à la clé de Thorin Oakenshield (ci-dessous)
Clé
Pas de porte clés sans clé… Voici donc la clé de Thorin, qui ouvre la porte cachée d’Erebor… achetée à Londres dans la boutique Noble Collection.
Clé de Thorin
Etuis à lunettes
Vendus dans les cinémas pour les lunettes 3D lors de la sortie du « Hobbit – La bataille des Cinq Armées »
Fèves
Pour les collectionneurs de fèves, la quête consistera à les retrouver toutes… Hélas, je collectionnais déjà les fèves… de tous temps, puisque ma collection me vient de mon grand-père par ma mère… j’en ai des centaines… comment résister alors ?
Une très jolie collection de figurines peintes à la main, en plomb, au 29ème
Kinder
Autre quête difficile : retrouver tous les sujets Kinder Surprise, sachant qu’une série différente sortait à chaque film, et que les séries allemandes comportaient des sujets non diffusés en France…
Sujets Kinder boîtes spéciales : un faux livre avec 9 œufs, une boîte ronde contenant un puzzle rond « Arwen » et 7 œufs dont 2 seulement sont consacrés au Seigneur des Anneaux – Le Retour du Roi (Der Herr der Ringe – Die Rückkher des Königs »
On trouvait à l’époque des décors à découper et à monter pour présenter les sujets Kinder : les dioramas Bastelbogen.
Les dioramas BastelbogenLa figurine Kinder Saroumane existe en 2 versions : une « normale », et une autre avec le Palantir qui s’éclaire en rouge. Surprise, je la sors d’une boîte dans laquelle elle sommeille depuis bientôt 20 ans, et elle s’allume ! Saroumane est vraiment un sorcier…
Toybiz
Je n’en ai qu’une : Eowyn, mon héroïne !
Non identifiés…
J’ai quelques OTNIS (Objets Tolkien Non Identifiés) dans mes boîtes…
Un buste de Wormtongue (Grima Langue-de-Serpent) dans un œuf en plastique…
Un mini-CD « The Two Towers » qu’y a-t-il dessus ???
Armes
Puzzles 2D
Puzzles 1000 pièces Ravensburger, boîtes octogonales, puzzles ronds. Un pour chaque film de la trilogie du Seigneur des Anneaux.
Puzzles 3D
Fabriqués par la maison Wrebbit, qui fait des merveilles dans tous les domaines (Harry Potter, Game of Thrones…), ces puzzles 3D sont un enchantement, et un cauchemar pour la poussière qu’ils ramassent et la place qu’ils occupent ! J’ai eu le plaisir de les défaire et refaire à l’occasion de déménagements… Je les adore, ils sont magnifiques ! En plus, ces grandes boîtes permettent de ranger plein de trésors de ma collection. J’ai la chance de les avoir achetés « à l’époque », car aujourd’hui, Wrebbit ne propose plus qu’une version simplifiée (445 pièces au lieu de 742) et plus grossière d’Edoras. Et donc, les modèles antérieurs se vendent à prix d’or… Je le déplore, car un jeune chat venu habiter chez moi l’année dernière a décidé que Hobbiton, bien que perché sur une étagère, lui ferait un confortable panier, et s’est occupé en mâchouillant quelques pièces… sacrilège !
Edoras (ancien modèle)HobbitonMinas TirithOrthancLes puzzles 3D Wrebbit
Divers
A partir de 2001, Orange est partenaire des films ! Imaginez mon bonheur : j’y travaille ! En boutique, en plus ! Je vais pouvoir récupérer tous les décors de vitrines lorsqu’ils seront retirés. Ils étaient superbes, certains éclairés, mais je n’ai pu malheureusement les garder, par faute de place lors d’un déménagement… regrets…
Campagne de communication Orange Noël 2001
On peut dorénavant emporter Le Seigneur des Anneaux sur son mobile, avec des jeux SMS : « La Bataille de la Terre du Milieu », « Le Périple de la Communauté », un jeu WAP : » Les Forces des Ténèbres », des sonneries, messages d’accueil, à télécharger, des accès directs à la BO du film… (Noël 2001) Cela parait bien dérisoire aujourd’hui, mais c’était extraordinaire à l’époque…
Coque Nokia 3310
Recharges MobicarteTélécartes
Pour Noël 2002, le téléphone multimédia SPV d’Orange est fourni avec une SD card mémoire de 8MO, sur laquelle est la vidéo de la bande annonce, et on peut la visionner et l’entendre sur son mobile ! Cool…
Et pour Noël 2003, Orange continue le partenariat sur le WAP, avec des sonneries à télécharger…
SOURCES DE L’ARTICLE (au moment de sa première rédaction, en 2003):
« Allociné Mag » décembre 2001
Catalogue « Vidéopole »
revue « Dixième Planète » n°14 décembre 2001/janvier 2002
revue ‘D20″ n°4 décembre2001/janvier 2002
revue « White Dwarf » n°92, 93, 94 (décembre 2001, janvier et février 2002)
campagne de communication « Orange » « un Noël fantastique » décembre 2001 et « SPV Orange » hiver 2002/2003
ainsi que les sites WEB en liens sur cette page, avec mes remerciements.
Rappelons que, pour pouvoir produire un jeu basé sur l’univers de Tolkien il faut avoir obtenu l’agrément des autorités compétentes, différentes selon le contexte, et acheté des droits, bien sûr.
A partir de la sortie des films de Peter Jackson en 2001, vont apparaitre des jeux ayant obtenu les droits pour s’en inspirer, et dans lesquels les personnages auront le physique des acteurs, et les décors seront ceux des films.
Cet article concerne les « jeux », je fais le choix d’y ranger « ce qui est assorti de règles et se joue à plusieurs ». Les puzzles, figurines à collectionner, maquettes, habitent « La Caverne des Trolls ».
Sauf exceptions (indiquées), les objets en illustration font partie de ma collection perso.
Commençons par les jeux vidéo, et remontons donc à la préhistoire :
The Hobbit 1982
En 1982 sort The Hobbit sur Commodore 64, MS-DOS, Apple II, Dragon 32 et sur une multitude d’autres consoles ou systèmes de l’époque. Bien loin des jeux actuels que nous connaissons, ce dernier était un jeu textuel, c’est à dire que le joueur devait taper les réponses qu’il souhaitait effectuer comme “Read the Map”, “Go East” ou encore “Examine this”.
The Hobbit 1982
Il sera suivi de quelques jeux autour du Seigneur des Anneaux, s’améliorant techniquement jusqu’au début des années 90, puis plus rien.
Je n’ai pas le jeu de 1982, mais j’ai dans ma collection « J.R.R. Tolkien’s The Lord of the Rings » de 1993 chez Interplay, acheté d’occasion, sur CD Rom pour DOS 3.3. Et oui, Windows n’a pas toujours existé, avant, il y avait DOS !
Jeu TLOTR DOS 1993 boîte
Dans la boîte, j’ai aussi le jeu en version disquettes 5 pouces 1/4 (Allez donc savoir pourquoi ? Comme il est très clair que je n’ai pas pu jeter une boîte de jeux liée à Tolkien, même pourrie, je dois conclure qu’on m’a donné ce jeu sans la boîte. Je ne me rappelle plus ce que je faisais en 1993 ? Ben non, et vous ?)
Jeu TLOTR Dos 1993 CD Rom et disquettes 5 pouces 1/4
Jeu SDA Le Retour du Roi PC 2003
Au début des années 2000, la sortie des films relance le marché, et l’on va voir apparaitre des jeux ayant la licence des films, et reprenant donc les décors et les personnages des films, et d’autres ne l’ayant pas, et donc esthétiquement différents.
On verra fleurir des jeux d’aventure, des jeux de rôle, plus ou moins orientés combat.
Electronic Arts tire son épingle du jeu, en sortant des jeux sous licence des films, dans lesquels les séquences cinématiques sont des extraits des films.
Jeu SDA On line PC 2007
Jusqu’en 2007, les jeux sont conçus pour pc et consoles. Et en 2007, arrive Lord Of The Rings On line , un Massively Multiplayer Online Role-Playing Game (MMORPG) = un Jeu De Rôle en ligne Massivement Multijoueur (JDRMM en français) uniquement jouable en ligne et sur PC. Il remporte un grand succès, et est enrichi de plusieurs extensions.
Le marché s’essouffle un peu, et la sortie de la trilogie du Hobbit 10 ans après relance à nouveau la machine. En plus des plateformes PC et consoles, les jeux sont à présent adaptés aussi pour les mobiles et tablettes.
En 40 ans, c’est une trentaine de jeux vidéo directement inscrits dans l’univers de la Terre du Milieu qui seront produits.
Sans compter les jeux jouables sur des forums, ou des plateformes de fans.
La liste ci-dessous provient du site Wikiwand, merci à eux pour ce travail ! J’illustre la liste avec les jeux que j’ai dans ma collection.
Jeux de cartes à collectionner :
1995 : Le Seigneur des anneaux : les sorciers, Iron Crown Enterprise
Jeu de Cartes à Collectionner Le Seigneur des Anneaux les Sorciers 1995 Edition française bord noir, dos « oeil de Sauron », Edition anglaise bords bleus dos « carte de la Terre du Milieu », Jeu de Cartes à Collectionner Le Seigneur des Anneaux les Sorciers 1995 : les boîtes et le guide de jeu.
2001 : Le Seigneur des anneaux : jeu de cartes à collectionner, Decipher, Inc. Illustrations basées sur les films de Peter Jackson
2011 : Le Seigneur des anneaux : Jeux de cartes évolutifs, Fantasy Flight Games, JCE Illustrations hors licence films
Le Seigneur des Anneaux le jeu de cartes
Jeux de figurines
2001 : Le Seigneur des anneaux, Games Workshop, Jeu de figurines (25 mm)
Boîtes de base pour la peinture des figurinesDiffusé également par fascicules hebdomadaires par les Editions Atlas, avec chaque fois un lot de figurines à peindre, des conseils pour la peinture et les décors, des règles de jeux, des scénarios…
Et beaucoup de figurines à peindre, donc !!!
Revues White Dwarf, édition de Games Workshop consacrées aux figurines (2001 – 2002)
2005 : Battle of Five Armies, Games Workshop, Jeu de figurines (10 mm)
Jeux de société
jeu de guerre
1977 : War of the Ring, Simulation Productions
De nombreux jeux de société ont été édités à l’occasion de la sortie des films de Peter Jackson du Seigneur des anneaux.
Pour deux joueurs :
2000 : Le Seigneur des anneaux : la Confrontation, Reiner Knizia, Kosmos / Tilsit.
2001 : Le Seigneur des anneaux : la Quête, Peter Neugebauer, Kosmos / Tilsit.
2001 : Le Seigneur des anneaux : le Duel, Peter Neugebauer, Kosmos / Tilsit.
Pour deux joueurs ou plus :
2001 : Le Seigneur des anneaux : la Compagnie, Reiner Knizia, Ravensburger ; Format jeu de cartes.
2002 : Le Seigneur des anneaux : les Deux Tours, Reiner Knizia, Ravensburger ; Format jeu de cartes.
2001 : Le Seigneur des anneaux ; Reiner Knizia, Kosmos / Hasbro / Tilsit ; Jeu de coopération.
Le jeu de plateau « Le Seigneur des Anneaux » et ses trois extensions.
2004 : La Guerre de l’Anneau, Francesco Nepitello, Marco Maggi et Roberto Di Meglio, Tilsit (puis Asmodée).
2009 : La Quête des Terres du Milieu, Christian T. Petersen et Corey Konieczka, Edge Entertainment.
2017 : La Traque de l’Anneau, Marco Maggi, Gabrielle Mari et Francesco Nepitello, Nuts Publishing.
Connaissances :
2003 : Le Seigneur des Anneaux : Action Quiz, Christian Petersen, Tilsit.
Adaptations de jeux « classiques » :
2002 : Risk – Le Seigneur des Anneaux, Stephen Baker, Hasbro.
Risk Le Seigneur des Anneaux
2003 : Labyrinthe – Lord of the Rings, Max J. Kobbert, Ravensburger.
2004 : Monopoly – Le Seigneur des Anneaux, Parker.
Monopoly Lord of the Rings Trilogy edition
Trivial Pursuit Lord of the Rings movie trilogy edition
Trivia Game Lord of the Rings illustré et dédicacé par Ted Nasmith, acheté en Angleterre chez Daeron’s Books en 2003…
2 jeux de 32 cartes à jouer dans une jolie boîte métallique numérotée « The Fellowship of the Ring » un deck de gentils, un deck de méchants…
Pour les jeunes joueurs :
2001 : Bilbo le hobbit, Michael Stern et Keith Meyers, Tilsit Kids.
Jeux de rôle
1984 : Jeu de rôle des Terres du Milieu(JRTM / MERP), Iron Crown Enterprises
Le Jeu de Rôle de la Terre du Milieu – JRTM
2002 : Jeu de rôle du Seigneur des Anneaux, Decipher, Inc.
2011 : L’anneau unique, Cubicle 7
2016 : Adventures in Middle-earth, Cubicle 7
A cela il faut rajouter les innombrables puzzles, Lego, maquettes, c’est un monde sans fin… Et aussi la papeterie, cahiers, classeurs, trousses, agendas, stylos, porte-clés… Et les objets dérivés reproduisant des accessoires des films, en particulier chez Noble Collection. Nous verrons tout cela dans un autre article.
Mais l’œuvre de Tolkien a aussi inspiré des jeux se déroulant dans d’autres univers, et le plus connu est le jeu de rôle sur plateau Donjons et Dragons.
En 1966, Gary Gygax publie son premier jeu, Chainmail, un wargame avec des figurines médiévales dans un contexte fantastique inspiré du Seigneur des anneaux. Une partie des règles seront reprises par la suite dans Dungeons & Dragons.
Bien que traduit en français sous le nom de Donjons et Dragons, qui sonne assez bien, le titre originel signifie en fait « Oubliettes et Dragons », puisque Donjon se dit : « keep ».
Dès le début des années 80, les milieux chrétiens traditionnalistes américains se liguent contre le jeu, soupçonné de satanisme, et de détourner les adolescents du bon chemin…
Malgré tout, ce jeu aura un grand succès, et pas seulement chez les ados, d’ailleurs !
Donjons et dragons, ma boîte, 1983
Les jeux de rôle sur plateau vont gagner tous les univers : celui de Lovecraft avec « L’appel de Cthulhu » par exemple, vampires, western, science-fiction…
Ils vont permettre aux fans de Fantasy de poursuivre leurs rêves dans les univers qu’ils aiment.
L’arrivée en 1993 de « Magic, the gathering » (Magic, l’Assemblée), Jeu de Cartes à Collectionner (JCC) va éveiller des passions.
C’est aussi l’éveil des jeux vidéos immersifs, et plusieurs licences vont se développer autour d’univers médiévaux fantastiques, d’abord en jeu « solitaire » sur PC ou console, puis multijoueur en ligne : « King Quest dès 1984 », « Might and Magic » dès 1986, « The Elder Scrolls » en 1994, « World Of Warcraft » (WOW) en 2004…
Might and Magic VI Le mandat célesteThe Elder Scrolls Arena
Dès l’âge de 15 ans, Tolkien a commencé à élaborer des langages, bien avant d’écrire les romans dans lesquels ses personnages les utilisent. Il affirme d’ailleurs ne les avoir écrits que pour avoir un cadre dans lequel utiliser ses langues.
Il appelle sa passion pour les langues son « vice secret », et il y consacrera tellement de temps que ses publications académiques restent peu nombreuses.
S’il considère l’invention d’une langue comme une forme d’art à part entière, il ne conçoit pas qu’elle puisse exister sans avoir une « mythologie » propre, à savoir un ensemble d’histoires et de légendes accompagnant son évolution, comme le montre sa remarque sur l’espéranto, dont il explique le peu de succès par le fait qu’il n’est rattaché à rien.
Tolkien imagine aussi plusieurs systèmes d’écriture pour ses langues : une écriture cursive (les Tengwar de Fëanor) et un alphabet de type runique (les Cirth de Daeron) sont illustrés dans le corps du Seigneur des anneaux. Un troisième système, les sarati de Rúmil, apparaît dans le cadre de la Terre du Milieu, mais Tolkien l’utilise également, à la fin des années 1910, pour écrire son journal.
Ces langages participent à la profondeur de l’œuvre, et font le bonheur des amateurs. Ils vont évoluer tout au long de la vie de Tolkien, au fur et à mesure qu’il approfondira son apprentissage des langues réelles, et au fur et à mesure du développement de son univers. Cette évolution des langues est d’ailleurs intégrée à l’évolution de son monde, comme dans le nôtre.
Chaque peuple de la Terre du Milieu dispose d’une ou plusieurs langues, plus ou moins développées, que ce soit pour le vocabulaire, la grammaire, ou l’écriture.
Je remercie le magnifique site Glaemscrafu pour les ressources ci-dessous, et en plus, vous y trouverez des enregistrements de la prononciation.
Les langues les plus connues sont celles des Elfes :
Le quenya
initialement qenya, élaboré dès 1915, avec des influences du latin, du grec, du finnois et des langues germaniques :
Ainsi Frodon salue l’elfe Gildor Inglorion et sa compagnie, en elfique pour leur faire honneur :
Elen síla lúmenn‘ omentielvo « Une étoile brille sur l’heure de notre rencontre »
Le sindarin
plus influencé par les langues germaniques et le gallois, initié en 1917 :
Ennyn Durin aran Moria : pedo mellon a minno. im Narvi haine chant : Celebrimbor o Eregion, teithant i thiw hin « Les portes de Durin, seigneur de la Moria, dîtes « ami » et entrez. Moi, Narvi, je les ai faites : Celebrimbor de Houssaye a gravé ces signes. »
Inscription sur les portes de Durin à l’entrée de la Moria :
Il en existe d’autres, moins développées pour les elfes.
Le langage des nains :
le khudzul, influencé par les langues sémitiques :
Balin Fundinul, Uzbad Khazad-Dûmu « Balin Fils de Fundin, Seigneur de la Moria »
Inscription de la tombe de Balin dans la Moria
Les langages des hommes :
l’adûnaic,
d’inspiration légèrement sémitique :
Kadō Zigūrun zabathān unakkha Ēruhīnim dubdam Ugru-dalad « Ainsi le Magicien vint humilié, les Enfants d’Eru tombèrent sous l’ombre… »
extrait de l’Akallabeth (Sauron defeated)
le westron
ou « langue de l’ouest, parlée aussi par les Hobbits :
Les Orques utilisent le « Noir Parler », langue forgée par Sauron pour ses créatures :
Ash nazg durbatulûk, ash nazg gimbatul, ash nazg thrakatulûk agh burzum-ishi krimpatul. « Un Anneau pour les gouverner tous, un Anneau pour les trouver, un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier. »
Inscription gravée sur l’anneau unique :
La présentation des langues de Tolkien a fait l’objet de sujets de thèses, pour certains étudiants en philologie. Des linguistes renommés ont également abordé le sujet, comme David Salo :
David Salo (né en 1969) est un linguiste, diplômé de l’université du Wisconsin-Madison. Il a été contacté pour les films du Seigneur des anneaux et du Hobbit, afin d’écrire tout le matériel en elfique, khuzdul, et autres langues, ainsi que pour tout ce qui y était associé, tels que les inscriptions en tengwar et en cirth. Il a aussi traduit les paroles pour les bandes originales.
En France, l’étude des langues de Tolkien est principalement représentée par l’auteur Édouard Kloczko, dont les deux ouvrages les plus connus sont : le Dictionnaire des langues elfiques : quenya et telerin (1995) et le Dictionnaire des langues des Hobbits, des Nains, des Orques et autres créatures de la Terre du Milieu (2002).
Dictionnaires des langues par Edouard Kloczko
Je conseille une vidéo sur YouTube, fort drôle et très bien documentée, ici :
L’Elfique de la Terre du Milieu (J.R.R Tolkien) Linguisticae
Pourquoi écrire au XXème siècle une épopée héroïque, se déroulant dans un monde « médiéval » totalement inventé ? Et pourquoi un tel succès ?
Tolkien connaîtra dans son enfance de grandes douleurs (perte de son père à 4 ans, de sa mère à 12 ans). Il rencontre à 13 ans celle qui sera sa femme, Edith Bratt, mais il ne pourra l’épouser que 11 ans plus tard ! Marié le 22 mars 1916, il embarque pour le front français en juin… il y perdra beaucoup d’amis.
Il est possible que ces évènements pénibles l’aient incité à se réfugier dans son imaginaire (fort riche, on va le voir).
« Trois Anneaux pour les rois elfes sous le ciel, Sept pour les seigneurs nains dans leurs demeures de pierre, Neuf pour les hommes mortels destinés au trépas, Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône, Au pays de Mordor où s’étendent les ombres. Un Anneau pour les gouverner tous Un Anneau pour les trouver Un Anneau pour les amener tous, Et dans les ténèbres les lier Au pays de Mordor où s’étendent les ombres. »
« Le Seigneur des Anneaux » JRR Tolkien
texte inscrit à l’intérieur de l’anneau, qui correspond aux 5 dernières lignes du poème ci-dessus, et son en noir-parler ci-contre.
Howard Shore est un compositeur canadien né en 1946. Il a aussi collaboré avec David Cronenberg, Sydney Lumet, Martin Scorsese, etc…
Pour les 2 trilogies, il écrit de la grande musique symphonique, imaginant des thèmes particuliers pour les principaux lieux, léger pour la Comté, dramatique pour l’Isengard, oriental pour la Lothlorien. Et bien sûr un thème pour l’Anneau lui-même. Il fait appel à un chœur polynésien pour le thème de la Moria. Il compose aussi la musique des chansons, qui seront interprétées par des artistes de renom, du monde de la musique moderne, comme Enya, Annie Lennox, ou classique, comme Renée Flemming. Sans oublier l’acteur Billy Boyd, qui incarne le Hobbit Pippin, et qui interprète magnifiquement « Edge of Night » dans « le Retour du Roi », et « The last goodbye » dans « La bataille des 5 armées. » A écouter en VO, bien sûr !
CD BO de « La Communauté de l’anneau »CD BO de « Les deux Tours »CD BO de « Le retour du Roi »Les CD des bandes originales de la trilogie de films « Le Seigneur des Anneaux »
Howard Shore recevra 3 oscars et 2 Golden Globes pour son travail sur la trilogie du Seigneur des Anneaux.
2002 : Oscar de la meilleure musique de film : Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau de Peter Jackson 2004 : Oscar de la meilleure musique de film : Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi de Peter Jackson 2004 : Oscar de la meilleure chanson originale : Into the West dans Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi de Peter Jackson 2004 : Golden Globe de la meilleure chanson originale : Into the West dans Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi de Peter Jackson 2004 : Golden Globe de la meilleure musique de film : Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi de Peter Jackson.
Les films sont régulièrement projetés en ciné-concerts, avec un orchestre, un chœur et des solistes qui interprètent la bande son en live sous le grand écran pendant la projection.
CD BO de « Un voyage inattendu »CD BO de « La désolation de Smaug »CD BO de « La bataille des 5 armées »Les CD des bandes originales de la trilogie de films « Le Hobbit »
Peter Jackson fera appel à lui pour son King Kong de 2005, mais ils n’arriveront pas à s’entendre. C’est finalement James Newton Howard qui compose la BO du film, mais Howard Shore est présent dans le film, c’est lui qui dirige l’orchestre dans une des scènes, interprétant le thème du King Kong de 1933.
The road goes ever on
Du vivant de l’auteur, le compositeur Donald Swann le contacte et lui rend visite en mai 1965 pour lui exposer ses travaux. Avec approbation et participation de Tolkien, il écrit un cycle musical basé sur huit poèmes : sept provenant du Seigneur des Anneaux et un des Aventures de Tom Bombadil.
The Road Goes Ever On
En 1967,« The Road Goes Ever On » sort ainsi une première fois sous forme de livre de partitions, puis connaît deux rééditions en 1978 et 1993. Une captation est même effectuée, et devant la difficulté à se le procurer avec les années, un nouvel enregistrement paraît en 1995 avec l’aide de la Tolkien Estate néerlandaise. Il est important de noter l’implication de Tolkien lui-même dans la création de ce cycle musical, parce que c’est l’une des seules interprétations musicales de ses œuvres qu’il entend et qu’il semble apprécier. Vous trouvez quelques belles interprétations sur YouTube.
Plus tard, le Tolkien Ensemble — collectif musical danois — sort quatre albums entre 1997 et 2005, tous basés sur les poèmes du Seigneur des Anneaux, avec l’approbation de la famille de Tolkien et de son éditeur, Harper Collins. Ces albums reçoivent un bon accueil, mais restent pourtant particulièrement difficiles à se procurer. On en trouve un « best of » en téléchargement MP3 sur Amazon. À l’époque de la sortie du premier film de la trilogie de Peter Jackson, le Tolkien Ensemble est invité à jouer lors de l’avant-première à Copenhague. Les musiciens font là la rencontre de Christopher Lee, interprète de Saroumane, légendaire acteur dont la passion pour l’œuvre de Tolkien n’est plus un secret, et qui nous a quittés en 2015. De cette rencontre va naître une collaboration entre l’acteur/chanteur et la formation, qui conduira à sa participation régulière sur les albums du Tolkien Ensemble.
le Tolkien Ensemble en 2007
Le Tolkien Ensemble en 2007. A partir de la gauche : Dénise Stockman, Jenny Siri Dreijer, Tine Skat Matthiessen, Katja Nielsen, Øyvind Ougaard, Morten Ryelund, Nick Keir, Peter Hall, Caspar Reiff & Christopher Lee. Jörg Iwer dirige The Hollywood Orchestra
Quelle influence Tolkien a-t-il eu dans le monde de la musique ?
Au milieu des années 60, les Beatles ont le projet de monter une comédie musicale autour du Seigneur des Anneaux, mais Tolkien mettra un veto absolu. Il déteste le rock, qu’il ne comprend pas.
Sans autorisation aucune, en 1967, Leonard Nimoy interprète « The Ballad of Bilbo Baggins ». Il ne porte pas ses oreilles pointues de Mr Spock, mais ses danseuses, oui, à voir sur YouTube si vous aimez le kitsch…
Dans les années 70, toujours sans son accord, Tolkien gagne la pop, comme dans les paroles de The Wizard, par Black Sabbath. Robert Plant, chanteur du groupe Led Zeppelin et admirateur de Tolkien, saupoudre des références dans quelques titres : « Ramble On », sur l’album Led Zeppelin II (1969), « The Battle of Evermore », et « Misty Mountain Hop », sur l’album Led Zeppelin IV (1971). Génésis chante peut-être Gollum dans « Stagnation » (album « Trespass » 1970). Et quelques autres, plus ou moins connus.
Aujourd’hui, c’est souvent la musique de Howard Shore qui inspire les musiciens.
Il y en a beaucoup, bien sûr, mais j’ai envie de citer Peter Hollens, qui revisite les musiques des films fantastiques ou de fictions, ou de jeux vidéos, en interprétant toutes les voix. Il travaille souvent en collaboration avec la violoniste Lindsey Stirling. Mention spéciale à leur vidéo sur Star Wars. Et pour rester dans Le Seigneur des Anneaux / Hobbit : une belle démonstration sur la chanson « I see Fire » pour Peter Hollens, et un « Medley Lord of The Rings » pour Lindsey Stirling.
.Et aussi un orchestre toulousain : Neko Light Orchestra qui propose des concerts à thèmes autour de bandes originales de films, dont bien sûr Le Seigneur des Anneaux.
De tous les artistes qui ont illustré l’univers de Tolkien, je privilégie ici les deux qui ont contribué à l’esthétique des films de Peter Jackson. Aussi parce que j’ai eu le plaisir de les rencontrer lors de conférences ou de séances de dédicaces. – John Howe – Alan Lee
On ne saurait oublier un autre artiste très actif également dans la mise en images de la Terre du Milieu : – Ted Nasmith
Lors de ses multiples négociations avec divers éditeurs, Tolkien était prêt à accepter à peu près n’importe quel illustrateur, pourvu « que ce ne soit pas un graphisme à la Disney ». Moi aussi, j’ai cessé d’aimer l’univers de Disney vers mes 8 ans, environ… C’est pourquoi j’ai du mal avec les travaux de certains sur mon monde préféré, ce qui n’enlève rien à leur talent, donc je présente tout de même quelques illustrations ici : – les frères Hildebrandt